Préretraites d’entreprises, le grand retour !

Autrefois régulièrement mis en place au sein des grandes entreprises, les lois successives sur les retraites (Fillon 2003, réforme 2010,..), visant à repousser le plus largement possible l’âge de départ à la retraite et prolonger la durée d’activité, ont rendu les régimes de préretraite quasiment obsolètes ces dernières années.

En effet, la complexité et le coût engendré par les modalités de mise en œuvre ont été de sérieux freins à l’utilisation de tels régimes pour l’accompagnement au départ à la retraite des seniors, le signal politique envoyé par leur mise en place étant alors de surcroît totalement anachronique : comment justifier le report de l’âge d’ouverture des droits à la retraite si les seniors des grandes entreprises quittaient l’entreprise 5 ans avant !

Les crises financières successives, le vieillissement de la population et surtout la crise du Covid ont remis en cause ce postulat.

En effet, la préretraite est devenue depuis quelques mois un régime « à la mode ». De plus en plus d’entreprises souhaitent avoir recours à la préretraite pour faciliter et accélérer le départ des seniors. Les différents avantages tirés de son utilisation ont pris le pas sur les défauts évoqués ci-dessus. Le contexte sanitaire lié au Covid semble avoir changé les mentalités et les priorités des entreprises.

Dans un contexte où les PSE et autres procédures collectives sont compliqués à mettre en œuvre notamment pour pouvoir bénéficier des aides octroyées par l’Etat aux entreprises (sous réserve de préserver les emplois), la préretraite apparait comme une solution élégante, permettant de réduire les effectifs dans l’entreprise, sur la base du volontariat, et sans empiéter sur le marché de l’emploi. Le tout à la charge financière de l’entreprise, et pas à celle de l’Etat ou des régimes de protection sociale !
Ces régimes, qu’ils soient avec ou sans rupture du contrat de travail, peuvent être très avantageux pour les salariés concernés (maintien de salaire, de prestations sociales et de cotisations retraite) et favorables en matière de présentation pour les comptes des entreprises (provisions hors EBITDA le plus souvent).